samedi 7 juin 2014

Maps to the Stars, de David Cronenberg

La famille Weiss est l'incarnation du show-business hollywoodien. Le père, Stafford (John Cusack), est coach personnel de célébrités, sa femme, Christina (Olivia Williams) est l'agent de leur fils, Benjie (Evan Bird), enfant star de 13 ans sortant de désintox. Parallèlement, Havana Segrand (la géniale Julianne Moore), actrice sur le déclin et patiente de Stafford Weiss, cherche désespérément à reprendre le rôle de sa mère dans un remake en préparation. L'arrivée à Hollywood de la fille des Weiss, Agatha (Mia Wasikowska), tout juste sortie d’hôpital psychiatrique, fait ressurgir de sombres souvenirs.


Ce film est divisible en deux parties : la première, la plus jouissive, décrit les relations de chaque personnage avec son entourage. Le personnage de Julianne Moore, obsédée par le remake du film de sa mère dont elle veut reprendre le rôle, est le symbole même de l'hypocrisie hollywoodienne dénoncée par Cronenberg. Désespérée de ne plus être "bankable", sa joie revient lorsque le fils de sa concurrente meurt, lui permettant de reprendre le rôle qui lui est cher. Chez la famille Weiss, même hypocrisie. Benjie, enfant star méprisant beaucoup trop jeune pour appartenir au microcosme des stars d'Hollywood, ne désire que la célébrité et l'argent. Au tout début du film, il rend visite à une fan mourante et lui promet un Ipad, un film sur elle, et tout autres mensonges. Hypocrisie encore. Chaque personnage passe également son temps à citer d'autres acteurs ainsi que leurs relations, comme pour souligner le besoin de contacts, mais aussi leur ego surdimensionnés.

La deuxième partie du film est davantage centrée sur les relations incestueuses plus ou moins explicites entre certains personnages : la mère de Havana qui l'a abusée lorsqu'elle était enfant, les "faux mariages" entre Benjie et Agatha, ou même le fait que leurs parents soient eux-mêmes frère et sœur en sont des exemples. Cronenberg se lance alors dans une dissertation assez fumeuses sur l'inceste, qui ne s'éclaircit pas vraiment. On sent pourtant une certaine logique, l'inceste étant contre-nature, les produits de l'inceste en viennent eux-mêmes à devenir monstrueux.  

En conclusion, ce film est une critique acide de Hollywood et de ses starlettes, qui tend à emmener le spectateur vers une autre réflexion pas assez aboutie pour être clairement interprétées, et qui semble hors contexte aux premiers abords.

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