mercredi 2 avril 2014

La Liste de Schindler, de Steven Spielberg

Réalisé par Steven Spielberg et sorti en 93, le film La Liste de Schindler relate l’histoire vraie de Oskar Schindler (joué par Liam Nesson) qui sauva environ 1100 Juifs destinés à mourir au camp d’Auschwitz durant la seconde guerre mondiale en les faisant travailler dans une usine spécialisée dans la confection d’outils de cuisine en émail puis pour des fausses munitions pour l’armée allemande. Au début du film, il utilise les Juifs (qui sont de la main d’œuvre peu chère) pour faire fortune sans remord, mais la tuerie dans les ghettos de Cracovie lui permet d’ouvrir les yeux et Oskar décide ensuite de les sauver en essayant à tout prix de les garder dans son usine plutôt que de les déporter et changer de main d’œuvre. Pour se faire, il n’hésite pas à devenir « ami » avec des hauts-placés allemands comme l’un des dirigeants d’un camp de concentration Amon Göth (joué par Ralph Fiennes qui livre une prestation particulièrement impressionnante, celui d’une personne croyant véritablement à l’idéologie nazie, tuant sans raison des Juifs quand l’envie lui prend). La musique, rend le film encore plus émouvant qui l’est déjà de par son histoire, elle a été composé par John Williams (grand compositeur que l’on retrouve pour la création de bande originale dans presque tous les films de Spielberg).
                Le film débute en couleur avec une prière juive suivie d’une bougie qui se consume, transformant les images en noir et blanc, comme pour annoncer le passage à un univers macabre, le début d’une histoire ancienne. Le film rebascule en couleur lorsque la guerre est terminée, alors que les 1100 Juifs se dirigent vers une ville pour chercher de la nourriture (Schindler étant considéré comme un partisan important de l’effort de guerre, il dût les quitter pour sa propre vie). Ce retour de la couleur signe le réapparition de la paix, du calme et la fin de la folie meurtrière de l’homme, la possibilité aux Juifs de pouvoir revivre dans des conditions humaines dignes. Il est accompagné une nouvelle fois d’un chant beaucoup plus joyeux en hébreu. On remarque toutefois une pointe de couleur dans le film lors du déclic d’Oskar Schindler durant le massacre dans le ghetto, assistant à l’horreur du haut d’une colline, il comprend qu’il doit absolument faire son possible pour sauver les Juifs de cette folie. Schindler aperçoit une petite fille en robe rouge marchant dans l’incompréhension totale en plein pillages et meurtres d’un des ghettos. Ce passage est le symbole le plus fort du film, montrant l’incompréhension totale de la guerre et de l’idéologie nazie, de son inutilité pour faire « soi disant avancer l’homme ».
On retrouve à la fin du film , juste avant que Schindler fuit l’Allemagne vaincue, un autre passage où l’absurdité de cette idéologie est encore une fois démontrée lorsque Oskar parle pour la dernière fois avec les personnes qu’il a sauvé, en se rendant compte que si il avait moins gaspillé d’argent, il aurait pu « acheter » plus de Juifs pour les sauver, il montre en pleurs son badge nazi et explique qu’il aurait pu sauver deux Juifs ou plus s’il ne l’avait pas acheté, ou bien sa voiture avec laquelle il aurait pu encore plus en sauver,  mettant en lumière la valeur des personnes juives considérées comme une simple marchandise, que l’on achète et que l’on jette ensuite. Le comptable de son entreprise, un des Juifs qu’il a pu sauver, avec lequel il est devenu ami (joué par Ben Kingsley) lui explique alors avec cette phrase venant d’un verset du Talmud (texte important du judaïsme) qui résume avec beauté tout l’effort des gens qui ont participé au secours des Juifs durant la guerre : « Celui qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière ».


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